Pathologie de la verge

Maladie de lapeyronie

Il s’agit d’une maladie décrite par Lapeyronie. C’est une affection bénigne observée chez 3 à 9 % des hommes, d’étiologie inconnue. Elle correspond à une fibrose localisée de l’albuginée formant une plaque. Elle est à l’origine d’une courbure de la verge en érection.

 

Lorsque les déviations de la verge sont majeures, elles empêchent l’intromission et/ou sont responsables de dysfonction érectile.

 

Le diagnostic se fait à l’examen clinique par la palpation des plaques et par un examen de la verge ou d’une photo du pénis en érection.

 

Aucun examen complémentaire n’est requis (IRM et écho-Doppler de la verge seulement dans les cas complexes).

 

L’évolution naturelle est variable d’un individu à l’autre : stabilisation, aggravation ou régression.

 

Deux phases vont se succéder au cours de l’histoire naturelle de la maladie : la première inflammatoire (plaque de novo et douleurs) et la seconde cicatricielle (stabilisation).

 

Aucun traitement médical n’a d’AMM dans la maladie de Lapeyronie. Il est parfois proposé durant la phase inflammatoire pour limiter les douleurs et éventuellement la progression. Il est en général peu satisfaisant et repose sur les AINS, la vitamine E, la pentoxyphyline, et la colchicine.

 

On peut également proposé de réaliser des injections au sein des plaques de fibrose : Xiaflex®(collagènase Clostridium hystolyticum)

 

Le traitement chirurgical (plicatures ou incision-greffe) est envisagé lorsque la déviation ou la dysfonction érectile empêche les rapports sexuels. Une photographie préopératoire est alors indispensable, elle a une valeur médico-légale.

Priapisme

Le priapisme correspond à un état d’érection prolongée au-delà de 4 heures qui est parfois douloureux, en dehors de toute stimulation sexuelle.

 

Le priapisme concerne essentiellement les corps caverneux. Le gland et le corps spongieux sont généralement épargnés.

 

Il existe deux sortes de priapisme :

  • à bas débit
  • à haut débit

Priapisme à bas débit (ischémique)

Il est la conséquence d’une paralysie du muscle lisse caverneux qui ne peut plus se contracter et laisse stagner du sang hypoxique au sein des espaces sinusoïdes.

 

C’est le priapisme le plus fréquent.

 

Il s’agit d’une urgence. Au-delà de 6 heures, il existe un risque d’apparition d’une lésion progressive des fibres musculaires lisses du corps caverneux exposant à une dysfonction érectile définitive. L’érection est douloureuse.

 

Etiologies (30 à 50 % des priapismes sont d’étiologie inconnue) :

  • iatrogénie : injection intracaverneuse +++ ;
  • causes hématologiques :
    • drépanocytose, thalassémie (hémoglobinopathie),
    • trouble de la coagulation,
    • leucémie myéloïde chronique ;
  • envahissement néoplasique avec compression extrinsèque ;
  • traumatismes médullaires par lésion du système sympathique.

Traitement :

  • C’est une urgence à traiter avant la 6e heure,
  • Il faut employer des « petits moyens » comme l’effort physique, la réfrigération cutanée pénienne et les alphastimulants par voie orale (Effortil®).
  • En cas d’inefficacité, la ponction évacuatrice intracaverneuse, permettant de décomprimer les corps caverneux en retirant le sang de stase, et elle permet d’effectuer une gazométrie. En cas de récidive, il faudra procéder à une injection intracaverneuse d’alphastimulant en l’absence de contre-indications (Effortil®, éphédrine), à répéter si nécessaire.
  • La chirurgie est envisagée seulement en cas d’échec de toutes les méthodes ci-dessus. Elle consiste en la réalisation d’un shunt caverno-spongieux. Elle permet au sang intracaverneux de se drainer dans le corps spongieux du gland.

 

Priapisme à haut débit (artériel)

Il est secondaire à un traumatisme de la verge flaccide souvent au niveau périnéal lors d’un accident (vélo, moto).

 

Il est non douloureux et souvent partiel car le tissu du corps caverneux n’est pas ischémique.

 

Il survient souvent comme une conséquence d’une fistule artériocaverneuse.

 

Traitement :

  • Il ne correspond pas à proprement parler à une urgence puisqu’il n’y a pas d’hypoxie caverneuse et que la régression spontanée est possible.
  • L’examen de référence est l‘artériographie pelvienne avec embolisation si le diagnostic de fistule artérioveineuse est établi.
  • L’évolution est en règle générale favorable avec récupération d’une fonction érectile normale.

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