Cystectomie, cystoprostatectomie et pelvectomie antérieure par laparotomie, coelioscopie et robotique

L’intervention peut être réalisée par voie ouverte (incision abdominale médiane) ou coelioscopique.

 

Cette intervention consiste à realiser l’ablation de la vessie plus ou moins associé à l’ablation de la prostate chez l’homme. Les uretères sont disséqué le plus bas possible vers la vessie, et sectionné, puis à les amener sur le côté droit (ou gauche) et intubés par  des sondes urétérales. La pièce opératoire est ensuite adressée au laboratoire pour examen histologique.

 

Dans un second temps, un segment intestinal de 15 à 20 cm est prélevé et fixé à la peau par des points sur le site choisi avant l’intervention pour réaliser la stomie.

 

Les uretères sont implantés à l’extrémité interne du segment intestinal et des sondes tutrices sont laissées en place pour une dizaine de jours.

Dérivation urinaire trans-iléale

 

A la fin de l’opération, un ou plusieurs drains sont mis en place, permettant de surveiller les écoulements par le site opératoire.

 

Il s’agit d’une intervention dont la morbi mortalité est importante. Les suites opératoires sont en général, marquées par un arrêt du transit intestinal  se levant progressivement nécessitant une periode de jeune. Pendant cette période de jeûne, vous êtes nourri et hydraté par voie intraveineuse. Une sonde sortant par une narine (sonde naso-gastrique) peut être mise en place afin de mettre au repos votre estomac.

 

La douleur liée à l’intervention relève de médicaments antalgiques qui vous sont administrés régulièrement.

 

Le moment de l’ablation du ou des drains ainsi que des sondes urinaires est défini par votre chirurgien.

 

La durée d’hospitalisation est variable, et fonction des suites opératoires, de la reprise du transit intestinal et de votre état général. Le plus souvent elle est de 10-15 jours.

 

Suite à votre hospitalisation une surveillance régulière est mise en place avec votre urologue et l’infirmière stomathérapeute pour ce qui concerne l’appareillage.

 

La constatation de saignements, d’épisodes d’infection urinaire avec des symptômes (fièvre, douleur), de douleurs lombaires doit vous faire consulter.

 

La reprise de vos activités se fera progressivement en fonction des conseils donnés pendant votre hospitalisation et par votre médecin urologue.

 

NB : Avec cette dérivation urinaire, il est NORMAL que des germes soient retrouvés sur les analyses d’urine. En l’absence de symptômes ou de circonstances particulières, cette colonisation par des germes ne nécessite pas de traitement antibiotique ou de surveillance particulière.

 

Risques et complications

Des complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles :

Pendant le geste opératoire

  • Saignements pouvant nécessiter une transfusion de sang.
  • Blessure d’un organe de voisinage justifiant sa réparation ou son ablation. L’atteinte de l’intestin peut nécessiter sa mise à la peau transitoirement.
  • Arrêt ou modification de l’intervention liés aux constatations locales.

 

Dans les suites opératoires immédiates

  • Saignement secondaire pouvant obliger à une nouvelle opération et/ou une transfusion.
  • Problèmes cardio-vasculaires ou liés à l’anesthésie nécessitant une prise en charge dans un service de soins intensifs. Les causes les plus fréquentes sont les infections pulmonaires, les embolies pulmonaires, les accidents vasculaires cérébraux, les phlébites, les infarctus du myocarde dont les formes les plus sévères peuvent aboutir au décès.
  • Problèmes cutanés ou neurologiques liés à votre position sur la table d’opération ou à l’alitement prolongé pouvant entraîner des séquelles et une prise en charge à long terme.
    • Infections plus ou moins sévères :
    • Infection urinaire relevant d’un traitement antibiotique.
    • Infection générale avec septicémie pouvant nécessiter des soins intensifs.
    • Infection de la paroi et de la cicatrice pouvant entraîner des soins locaux prolongés.
  • Complications urinaires : mauvais drainage des urines (fistule, obstruction) pouvant parfois justifier une ré-intervention.
  • Complications digestives :
    • Retard à la reprise du transit intestinal ou véritable occlusion intestinale.
    • Fistule digestive (par lâchage de sutures intestinales) nécessitant habituellement une ré- intervention.
    • Éviscération avec en général nécessité de ré-intervention.
    • Ulcère de l’estomac relevant le plus souvent d’un traitement médical prolongé.
  • Complications neurologiques :
    • Perte de force musculaire, fonte musculaire du fait de l’alitement.

 

Risques à distance

  • Complications digestives :
    • Occlusion intestinale par des adhérences intra-abdominales (brides).
  • Complications pariétales :
    • Eventration de la paroi de l’abdomen.
    • Eventration autour d’un orifice de stomie ou hernie d’une stomie, entraînant des difficultés d’appareillage.
    • Problèmes cutanés autour de la stomie (irritation, calcifications) justifiant des soins locaux et rarement une nouvelle intervention.
  • Complications urinaires :
    • Rétrécissement au niveau de la suture entre l’intestin et l’uretère, pouvant entraîner l’apparition de calculs urinaires, des complications infectieuses et une altération de la fonction rénale.
  • Complications sexuelles possibles chez l’homme en cas d’ablation associée de la prostate :
    • Impuissance sexuelle
    • Disparition de l’éjaculation

 

Effets secondaires liés à votre dérivation urinaire :

 

  • La poche externe de recueil des urines peut fuir de temps en temps. Une adaptation du matériel de stomie règle en général le problème facilement.
  • Les problèmes qui découlent de la modification de votre image corporelle pourront faire l’objet d’une prise en charge spécifique.

 

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